mardi 1 avril 2014

CHRONIQUE : LES DAMNES DE PARIS


1869, à la veille de la Commune, Constance sort du couvent où elle a été enfermée et arrive à Paris pour rechercher le fils qui lui a été arraché à la naissance. La puanteur et la brutalité de la capitale en chantier font perdre à la jeune femme sa naïveté. Dans sa recherche, elle sera épaulée par Darius, un gavroche des faubourgs, et André Gill, caricaturiste et peintre en devenir.

Le propos de Michaël Le Galli (Les 7 guerrières, Les démons de Marie, Le sang des bâtisseurs...) est dramatique et cruel. Cette cruauté est cependant adoucie par le dessin élégant, presque raffiné, et les couleurs feutrées de Marie Jaffredo (Les démons de Marie, Le sang des bâtisseurs avec Le Galli). Les décors parfaitement détaillés et la précision du trait rappellent la photographie naissante. Le lecteur curieux est bien servi par les détails historiques et architecturaux. Les recherches documentaires ont permis aux 
auteurs de retrouver le Paris pré-haussmannien. Tout au long de la lecture, on croise Zola, Nadar ou Gambetta qui ancrent le récit dans la Commune.

Véritable chronique sociale, le récit de Michaël Le Galli nous plonge littéralement dans la société parisienne de la fin du Second Empire. Cet ouvrage de grande qualité esthétique est une belle réussite.

Auteur : Michaël LE GALLI
Dessin & couleur : Marie JAFFREDO
Vents d'Ouest, One Shot