mardi 30 octobre 2012

INTERVIEW DU SCÉNARISTE DE "SYNCHRONE"

Le tome 2 de cette série prévue en un premier cycle de 3 vient de paraître aux éditions LeLombard.
Pour mieux vous la présenter, nous avons rencontré le scénariste, Vincent DELMAS, dont il s'agit de la première BD après une carrière d'écriture pour la TV.
Et si après cette passionnante interview vous avez envie de lire SYNCHRONE, vous savez où l'acheter ;-)



D'abord, un petit résumé, avec les mots que Vincent a choisis pour la 4ème de couverture du T1 :
"La balle qui a tué la femme de Ian Mallory a également plongé ce dernier dans le coma. Trois ans plus tard, il se réveille, atteint d'une étrange pathologie : il vit ses émotions en différé. Séduits par l'idée d'un agent sans émotions, la NSA lui propose d'exécuter les missions les plus extrêmes, contre des informations sur le meurtre de sa femme. Ian accepte, mais sans se départir de son style bien particulier. Car, contrairement à ce que pensent ses employeurs, il reste humain... à quelques heures près !"


Pourquoi l'intrigue se passe-t-elle aux États-Unis?
VD : L'histoire était à l'origine imaginée pour la télévision. Par conséquent elle se déroulait en France du fait que les tournages à l'étranger dissuadent bien de producteurs. C'est une fois que le projet est devenu une bande dessinée que le directeur éditorial du Lombard de l'époque m'a suggéré d'envisager les choses de manière plus internationale, notamment en raison de la fin de la série. Ce qui m'a finalement paru très logique aux vues des ramifications de l'enquête qui mènent à un large complot. Et puis Riccardo CROSA avait envie de dessiner Boston...
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La pathologie du héros - les émotions qui ne se déclenchent que des heures après l'évènement qui les a suscitées - existe-elle vraiment? Avez-vous eu l'idée en découvrant cette pathologie quelque part, ou à l'envers avez-vous fait des recherches pour trouver quelque chose qui cadrait, une fois l'histoire établie ? 

La pathologie est imaginaire, même si elle s'inspire de certaines existantes. Et j'ai jeté les bases d'une histoire d'espionnage tout en m'interrogeant sur la spécificité qui pourrait caractériser mon héros. Plutôt que de lui attribuer une qualité hors-norme, genre c'est un médium, un profileur qui repère le mensonge à des kilomètres, j'ai voulu trouver quelque chose de plus ambivalent. Une caractéristique à mi-chemin  entre le don et la malédiction. Et lors de ma documentation médicale, m'est venu cette idée de sentiments vécus en décalé de quelques heures, qui parfois lui rend un grand service, et d'autres fois le fout dans la merde. Note : une émission de neurosciences à dédié une petite enquête à Synchrone sous le point de vue médical, en le jugeant cohérent et plausible. Vous pouvez revoir la vidéo ici :

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Vous avez opté pour un héros d'une certaine façon handicapé, la quarantaine, d'une extrême maigreur, et engagé dans une famille recomposée : il ne s'agit pas là des caractéristiques classiques du héros qui fait fantasmer !

Les hommes de la quarantaine remariés apprécieront :)
Les héros sans faille sont un peu passés de mode je trouve, et ça m'amuse beaucoup de forcer le trait de l'antihéros. Mais avoir un protagoniste a priori non qualifié pour le job est aussi un atout en terme d'identification. Synchrone c'est les services secrets vus par un débutant, qui plus est n'en a rien à foutre de la sureté nationale. Il se prend le bec avec sa hiérarchie comme il le ferait avec sa femme, et remplit ses missions avec le même détachement que lorsqu'il remplit son caddy ! 


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La femme du héros qui se fait assassiner dès les premières planches du T1 est enceinte : Était-ce vraiment nécessaire ? Car ça commence fort dans la noirceur !

J'avais besoin d'un drame originel suffisamment fort pour que le lecteur ne puisse pas totalement échapper à la compassion. Mais je vais être honnête, c'était aussi jubilatoire pour moi de commencer mon histoire de manière si horrible. Puis c'est rapidement devenu important pour la suite de l'intrigue. Mais je ne peux pas vous en dire plus sans nuire au suspense. 

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Dans ce tome 2, il y a 3 lignes narratives à suivre : le meurtre de la femme de Ian, le pétrin dans lequel il se trouve avec la NSA qui l'a recruté, et le fait qu'il couvre le meurtre perpétré par sa belle-fille Naomi dans le T1. Seront-elles toutes résolues au T3, ou laisserez-vous une ouverture pour une suite ?

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Ce qui peut encore être perçu dans le tome 2 comme des ramifications, converge en fait vers l'intrigue principale dans le tome 3. Par exemple on y découvre que le drame qui s'est joué dans la chambre de Naomi, la fille de la nouvelle compagne de Ian, qui dit avoir tué son petit-ami pour légitime défense, est en fait étroitement lié au recrutement de Ian. Le T3 répondra donc à beaucoup de questions, et bouclera cette première mission, c'est une fin de cycle. 
Mais il restera à notre héros beaucoup à découvrir sur le meurtre de sa femme. Pour les lecteurs de La Pieuvre, un petit cadeau : en exclusivité la page 1 du tome 3!

et aussi le croquis d'un projet de couverture (non retenu): 

Pour ceux qui apprécient le dessinateur italien RICCARDO CROSA, il est possible d'acquérir (toujours chez nous hein) son autre série, "Vigilantes" chez Soleil. Voici le visuel de la couverture du tome 2, qui sortira bientôt.



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