mardi 16 avril 2013

CHRONIQUE "L'ETRANGER"


"Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas." 
Jacques Ferrandez respecte le célèbre incipit du roman d'Albert Camus pour démarrer son adaptation chez Gallimard. Célébration de l'année Albert Camus et du centenaire de la naissance oblige... Mais pas seulement : le dessinateur, originaire d'Algérie et même du quartier où l'écrivain vécut, l'avait déjà adapté chez Gallimard ("L'hôte", en 2009), et se dit depuis toujours très lié à l'oeuvre de Camus. 


On suit un Mersault aveuglé par la lumière et ruisselant de sueur dans l'autobus, puis dans un café, à l'asile... 
Ceux qui habitent du côté d'Aix en Province, pourront admirer de près le travail de Ferrandez à l"aquarelle lors de l'exposition d'originaux aux Rencontres du 9ème art. 


La lumière : cette protagoniste ! 
Elle parcourt tout l'album, plus présente encore que ce Mersault qui semble si indifférent. Elle est rarement sereine, dans quelques images de la ville, lors de la baignade à la plage. Autrement, elle est impitoyable. A l'enterrement de la mère, tous les participants transpirent à grosses gouttes; plus tard, le juge est fiévreux, dans l'effort d'extorquer une explication ou même une réaction à Mersault; au procès, aussi, tout le monde est en sueur, surtout l'avocat de la défense. Tout est très blanc, très jaune, pour rendre cette chaleur crue qui poussera le protagoniste à commettre un crime - on le voit presque liquéfié, les contours flous et les cheveux vibrants comme dans un incendie, à cause de la température, dans la scène à la plage.


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